Qu'est-ce que le coaching

Le coaching, une démarche pour atteindre ses objectifs de vie

Interview de Philippe Duvillier, co-fondateur de la Haute Ecole de Coaching

Le coaching, une démarche à découvrir pour atteindre ses objectifs de vie
(ou comment (bien) choisir son coach ?)

« Pour moi la plus belle des qualités d’un coach c’est la capacité d’un individu à faire évoluer un autre individu sans influence…. nous sommes un peu des catalyseurs de la pensée.» Philippe Duvillier

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Rémi


Transcription de l’interview :


Rémi LEVY : Bonjour, aujourd’hui nous allons parler de coaching et mon invité est Philippe Duvillier. Bonjour Philippe

Philippe Duvillier : Bonjour

1) Devenir coach : un cheminement professionnel et souvent une reconversion

RL : merci d’avoir accepté mon invitation pour nous parler de coaching. Je pense que tu es très bien placé pour nous en parler puisque tu es coach toi-même et co-fondateur d’une école qui s’appelle la Haute Ecole de Coaching.

Mais avant de démarrer est-ce que tu peux nous parler de ton parcours de coach et de la création de l’école de coaching, peut-être en deux mots ?

 Philippe Duvillier : Rebonjour. Je vais me présenter. Je suis Philippe Duvillier, j’ai 56 ans, je suis marié, j’ai trois enfants et je suis aujourd’hui grand-père d’un petit garçon.

Je n’ai pas été coach toute ma vie et très loin de là. J’ai d’abord eu une activité dans le domaine commercial et j’ai travaillé, un grand nombre d’années, dans un très grand groupe internati

onal américain (En fait, qui était français au démarrage et qui est devenu américain).  Ce groupe, c’est UTC (United Technology Corporation), qui regroupe des sociétés que beaucoup de gens connaissent, comme Pratt & Whitney, Sikorsky (l’hélicoptère de combat américain), Carrier (la climatisation), Otis (les ascenseurs) et Sicli (la protection incendie).

 Je suis entré dans la société Sicli, il y a plus de 25 ans, en tant qu’animateur des ventes et j’ai gravi tous les échelons dans des délais très courts. Presque tous les ans, je progressais dans cette entreprise et très vite, j’en ai pris la Direction Générale opérationnelle pour la partie française. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette entreprise, en tant que salarié même si j’avais un poste important. Et à un moment donné, la société a été vendue. On est devenu anglais et ensuite américain. Est alors arrivée une nouvelle approche, plus court terme et on a commencé à nous demander de travailler un peu différemment, beaucoup plus basé sur la réductions des coûts que sur l’optimisation du résultat.

Ca ne m’a plus animé et donc à ce moment-là, j’ai pris la décision de quitter cette entreprise pour faire autre chose et me lancer dans le coaching. Parce que du temps où j’étais dans cette entreprise, j’ai « consommé » du coaching, j’ai acheté des séances de coaching auprès d’un monsieur qui s’appelle Joël Berger qui est l’un des fondateurs du coaching en France. Il m’a beaucoup impressionné dans son approche. Il est, depuis, devenu un ami. À l’époque, je lui ai acheté des séances de coaching, pour moi, mais aussi pour l’ensemble de mes collaborateurs, et je me suis dit « ça c’est un super métier, c’est vraiment cela que je veux faire ! Accompagner des dirigeants, accompagner des managers d’entreprises, c’est vraiment quelque chose qui m’anime et je me suis dit qu’il était temps. J’avais à l’époque un peu moins de 50 ans et je me suis dit qu’il fallait que je fasse autre chose.

J’ai donc décidé de créer cette société de formation et de coaching. Depuis, j’allie le fait d’être capable d’en vivre et le fait que quand je me lève tous les matins, je suis content d’aller au travail. Je suis content de faire ce que je fais, je suis passionné par le fait de voir les gens évoluer grâce à l’accompagnement même si c’est eux qui évoluent et pas moi, mais je les accompagne pour qu’ils le fassent. Toute cette approche me donne des résultats qui me nourrissent. Certes financièrement, mais aussi intellectuellement et psychiquement. Je ne regrette vraiment pas ce que j’ai pu faire même si, créer une entreprise de toutes pièces n’est pas forcément simple.

Comme tu l’expliquais dans ton préambule, je suis le cofondateur de la Haute École de Coaching, que j’ai créé avec mon associée Fabienne Lemaigre-Voreaux. On a créé cette école et nous faisons aussi du coaching à côté. Nous sommes devenus, aujourd’hui, la plus grosse école française dans ce domaine. On s’est exporté aussi à l’étranger : au Maroc et en Tunisie où l’on a été l’une des premières écoles à faire reconnaître ce beau métier du coaching au travers d’un certificat inscrit au Répertoire Nationale des Certifications professionnelles (RNCP).

J’ai une approche qui est même devenue militante sur le sujet. J’ai créé le Syndicat des écoles de coaching  et je fais partie du Syndicat Professionnel des Métiers du Coaching. Je fais donc plein de choses qui m’animent.

2) Le coaching, un métier à part entière, reconnu par l’Etat.

RL : Ok, donc on va rentrer dans le vif du sujet. J’ai remarqué que le terme de coach est aujourd’hui beaucoup employé. En discutant avec les gens, en fait, on s’aperçoit qu’on ne sait pas trop bien ce que c’est. Il y a pas mal de termes, comme « coach de vie », « life coaching », « coach personnel », est-ce que tu peux nous éclairer ? Quels sont les métiers ou les métiers qui se cachent derrière ces mots ?



« Un coach cuisine pour moi ça s’appelle un cuisinier, c’est aussi un beau métier, mais pour moi ça n’est pas du coaching. »



Philippe Duvillier : Tout d’abord, c’est vrai qu’au début, on se pose la question en disant le coaching qu’est ce que c’est parce qu’on l’entend beaucoup, parce que c’est un mot qui est assez fun, c’est un mot qui est beaucoup utilisé, beaucoup par les médias, on parle de coach immobilier, pour moi ça s’appelle un agent immobilier. Un coach cuisine pour moi ça s’appelle un cuisinier, c’est aussi un beau métier, mais pour moi ça n’est pas du coaching.

Aujourd’hui, c’est un métier qui est non mature. Pour l’instant, on ne peut plus dire non-réglementé, mais on peut dire mal réglementé et bien souvent, utilisé un petit peu à toutes le sauces.

Le coaching, c’est aujourd’hui un métier à part entière qui est depuis quatre ans reconnu par l’état français par l’intermédiaire du ministère du travail.

Le coaching si je voulais faire simple, je vais te l’exprimer en quatre grandes étapes :

  • Le coaching c’est aider un individu à comprendre d’abord sa situation, comprendre où il en est.
  • Ensuite, en deuxième étape, aider un client à déterminer un objectif.
  • Troisième étape : aider ce même client, à comprendre pourquoi cet objectif, il ne l’a pas réalisé. C’est ce qu’on appelle dans notre jargon « lever les points de blocage ».
  • Et la 4e étape, c’est d’aider son client à mettre en place les plans d’actions nécessaires pour réaliser son objectif.

Le coaching, c’est tout ça et le coaching ce n’est que ça ! C’est comme cela qu’il faut le prendre.

On a aussi nos propres limites, c’est un métier qui rentre dans la catégorie de l’accompagnement au même titre que d’autres métiers d’accompagnement comme le psychologue, comme le psychanalyste, comme d’autres types d’accompagnement qui n’ont rien à voir avec les psys et il en fait partie. Il fait partie de ces métiers d’accompagnement avec ses limites.

On ne travaille qu’avec des gens qui ont une motivation à cela, qui ont une capacité de se tourner vers le futur d’une façon positive et qui veulent obtenir un résultat et qui considèrent que seul ça va être un peu compliqué. Voilà déjà globalement ce qu’on peut dire du coaching.

3) Pour quelles raisons s’adresse-t-on à un coach ?

RL : Quelles sont les raisons pour lesquelles les personnes, un jour, se disent : je vais m’adresser un coach ! Un coach, pourquoi on va le voir ?

Philippe Duvillier : On y va parce que souvent on a besoin d’être accompagné pour aller chercher un résultat que, pour x raisons, on n’a pas obtenu. Soit pour des problèmes de compétences qui pourraient être avérées comme non utilisées ou parce qu’il y a des choses dans la tête, qui nous empêche psychologiquement d’y aller.

La plus grosse des raisons, et d’ailleurs parfois ça m’amuse, on dit parfois que le coaching est un métier de mode. J’aime bien dire que malheureusement ça n’est pas un effet de mode. C’est quelque chose qui risque de durer encore longtemps.

Si je refais un peu l’historique et que je reviens un peu en arrière, il y a 20 ans, il n’y avait pas de coach, car on n’en avait pas forcément besoin. Quand on avait besoin de réfléchir sur un sujet, on prenait le temps de le faire, on prenait le temps de la réflexion et on trouvait SA bonne décision. On la prenait et on y allait.

Aujourd’hui, le monde va vite, va très vite. Je pense que l’Homme avec un grand H n’est pas forcément fait pour cette vitesse et pourtant il passe son temps à créer des outils comme les tablettes, les smartphones et les ordinateurs, etc, ce qui ne fait qu’accélérer les décisions en tout genre et à un moment donné il a besoin d’être accompagné pour pouvoir garder ce rythme infernal que l’on fabrique nous même. Et c’est pour ce point particulier que les gens maintenant font appel à des coachs et on voit que tous les pays

qui commencent à utiliser le coaching sont tous des pays qui, en fait, en terme de communication ont des évolutions de communication extrêmement importantes. En fait, on pallie à une souffrance, quelque part, qui est faite de cette incapacité de pouvoir évoluer rapidement dans cet environnement de communication et donc d’être aidés là-dessus.

Il y a quelque temps encore, on parlait souvent, pour les hommes politiques, et on voyait ça aussi dans les entreprises, on parlait des 100 jours. On leur donnait 100 jours pour y arriver, pour prendre leur poste, etc. Aujourd’hui, ça c’est fini. On ne parle plus de ça. C’est un terme qui a été supprimé du vocabulaire. Aujourd’hui, on pourrait parler de 100 minutes et encore il ne faut pas abuser.

Donc pour ce faire, comme il faut être opérationnel pour tout, aussi bien dans sa vie privée, que pour sa vie professionnelle, et bien comme on a besoin d’être opérationnel très vite et on fait appel à un coach.

RL : Qu’est-ce qu’on peut demander à un coach quand on va le voir ?



 « Pour moi la plus belle des qualités d’un coach, c’est la capacité d’un individu à faire évoluer un autre individu sans influence… Nous sommes un peu des catalyseurs de la pensée.»



Philippe Duvillier : On peut lui demander ce qu’on veut, après on va voir comment il va répondre !!!!

Je vais te répondre un peu différemment. Pour moi la plus belle des qualités d’un coach, c’est la capacité d’un individu à faire évoluer un autre individu sans influence. Nous sommes toutes et tous normalement influent dans la vie. On est influent avec les gens qu’on aime… C’est pour ça qu’on ne coache pas les gens qui sont trop proches de nous. Le manager, bien heureusement, est influent. Nous en tant que coach on est pas influent.

D’ailleurs, cela s’apprend et c’est ce que l’on enseigne : être capable de faire évoluer quelqu’un, le faire progresser sans être influent. C’est-à-dire que la décision qui est prise par le client. C’est SA bonne décision.

Parfois, il vient chercher du conseil, mais le conseil, on ne lui donne pas. On est une aide à la réflexion, nous sommes un peu des catalyseurs de la pensée.

RL : Tu as répondu un peu à la question que je me posais. C’est-à-dire que moi… au début, il y a eu un moment dans ma vie, où j’ai effectivement pensé à m’adresser à un coach, mais j’avais énormément d’appréhension et la première appréhension c’était d’être influencé. En fait c’est paradoxal, c’est paradoxal…

Philippe Duvilier : C’est légitime

RL : Qu’est-ce que tu réponds justement à des personnes qui ont peur de ça, qui se disent « mais on va m’influencer. Comment je vais réagir ? »   Est-ce que cette appréhension se retrouve dans les personnes que tu coaches ?

Philippe Duvillier : Elle existe un petit peu, elle peut exister un tout petit peu au début. Mais justement, la première étape du coaching est de déterminer un cadre, et donc dans ce cadre, on va expliquer les choses, et on va expliquer justement cette non-influence.

Mais encore une fois, qu’est ce qui fait qu’un coach peut être influent ou pas, ça va être la formation derrière. Comme je le disais tout à l’heure, nous sommes toutes et tous normalement influents et donc ce n’est pas facile. On aimerait bien à un moment dire : « mais faites comme moi, j’ai fait ça… ça marchait super bien, ça va vous aider, etc. »

Non, le coach s’interdit de cela. Il prend son temps. Mais il va pousser le client à chercher ses ressources. Et qu’est-ce qu’un client, qu’est-ce qu’un homme a des ressources ! Qu’est-ce qu’une femme a des ressources en elle-même !

On va chercher ce qui parfois elle a planqué, je ne sais où, le faire ressortir pour qu’elle l’utilise et souvent, ça suffit très largement pour obtenir du résultat. Et encore, je ne devrais même pas dire souvent, c’est toujours. Je ne connais pas de coaching sans résultat dans la mesure où le coaching est arrivé à son terme.

4) Comment se passe concrètement une séance de coaching ?

RL : Concrètement, un coaching ça se passe comment ? C’est combien de séances, combien d’années ? Combien de mois ? Comment ça se passe, concrètement ?

Philippe Duvillier : Le coaching c’est une approche d’accompagnement qui est brève. Je suis parfois étonné de voir des coachs qui travaillent au long cours. Il y a une problématique d’éthique qui ne me paraît pas forcément bonne.

C’est bref parce le client vient nous voir avec une demande. On travaille avec des humains et donc on ne peut pas donner des heures hyper précises. Mais de part mon expérience, un coaching ça se fait se fait sur des tranches qui vont entre 12 et 16 heures, en face-à-face. Juste une séance dure en général pour les séances du particulier ce qu’on appel du live coaching, c’est un mot que tu as employé tout à l’heure et qui regroupe les particuliers adultes, les particuliers adolescents, le coaching scolaire, le coaching parental. Ce sont des séances qui durent en général souvent une heure, une heure et demie le coaching scolaire, c’est à parfois encore un peu moins d’une heure.

Après, dans le coaching professionnel, on fait plutôt souvent des séances de deux heures, voilà un petit peu comment les choses se répartissent, et la durée moyenne d’un coaching c’est entre deux et trois mois.

RL : Donc c’est effectivement très bref. L’autre frein peut-être le coût, ça coûte cher d’être coaché ?

Philippe Duvillier : pour moi la notion de cher ne veux rien dire, c’est cher dans la mesure où on n’a pas de retour. Dans tout échange, nous sommes contents de l’échange quand on considère que ce que l’on a payé correspond à ce que l’on a reçu.

Voilà, c’est pour ça que je serais un peu embêté de donner des prix parce qu’il y a des prix qui sont différents en life-coaching. Qui sont en fonction parfois des finances, un petit peu en fonction de la personne qui est en face de soi. Si je voulais donner une fourchette, on va dire entre 40 et 120 euros. Mais ça n’a pas vraiment de sens, quelque part de parler de prix, la, je parle de life-coaching.

Le coaching en entreprise ou professionnel est beaucoup plus cher et c’est une question sur laquelle on pourrait très bien se dire : « voilà, je te coaches et tu me donne un poulet », si on considère que l’échange est équilibré, et bien, ça ne pose pas de problème. Pour moi si jamais un client me dit qu’il trouve ça cher, je me poserai la question de savoir si ce n’est pas une question de prix ou un problème dans la capacité de le coacher.

5) Comment choisir son coach ?

 RL : C’était juste pour cadrer, un peu les choses. Concrètement, quels sont les critères de choix ? Voilà, je veux me faire coacher, les personnes qui nous écoutent se disent, tiens ça m’intéresse. Comment choisir un coach ?

Le coaching : comment choisir son coach ?

Philippe Duvillier : Moi, je dis souvent aux gens que je forme dans le domaine du coaching : vous devez coacher des gens en toute sécurité, donc ça veut dire aussi que de l’autre côté celui qui recherche un coach doit se sentir en sécurité. Pour être en sécurité, je pense qu’une des premières choses est de chercher un coach qui a été formé. Il y a des coachs non formés qui ne font pas forcément du mauvais travail, mais bon, tant que tout se passe bien tout va bien.

Mais comme nous sommes sur une approche professionnelle et tarifée, on se doit d’être professionnel et donc on doit être capable de pouvoir réagir quelles que soient les réflexions que l’on peut avoir en face de nous. Donc, la première des choses qui me paraît indispensable, c’est d’aller chercher des gens qui ont été formés dans une école reconnue par l’Etat français avec une certification reconnue par l’état. Maintenant, c’est nécessaire, mais pas suffisant.

RL : Concrètement, ça veut dire quoi « reconnu par l’état »?

Philippe Duvillier : Aujourd’hui, il n’y a pas que la Haute Ecole de Coaching. Il y a aujourd’hui une douzaine d’écoles en France qui sont reconnus par l’Etat et qui sont Répertoire National des Certification Professionnelle (RNCP).

Ensuite le deuxième critère qui me paraît important, c’est que l’on doit considérer que la personne qui est en face de nous est légitime, donc souvent, on va aller chercher quelqu’un dont le ressenti est bon. Souvent un dirigeant d’entreprise va chercher un coach qui a une certaine connaissance dans l’entreprise parce qu’il va chercher quelqu’un qui va avoir un peu le même jargon que lui, quelqu’un qui est artiste va chercher quelqu’un qui est coach, mais qui a certaines connaissances ou compétences dans le domaine de l’art.

Les gens s’assemblent assez facilement, ils s’assemblent parce qu’ils ont des points communs et ça passe par l’expertise autre que le coaching, ça, c’est le 2e critère et je rajouterais un troisième critère qui est aussi indispensable à mes yeux, il faut que la relation « match » (« aller bien ensemble » ndr). Ca paraît évident, mais c’est important, il faut le dire quand même. Il faut qu’on ait envie, il faut que la confiance s’installe très vite. D’ailleurs, cela doit faire partie du processus du coaching. Celui-ci doit déterminer le cadre et déterminer, justement que la relation est sincère, et qu’elle va se faire dans une confidentialité totale. C’est un métier où l’on est soumis au secret professionnel comme bien d’autres.

RL : Donc, il ne faut pas hésiter à prendre son téléphone, appeler un coach, discuter avec lui et le rencontrer…

Philippe Duvillier : Et en voir un autre s’il le faut, c’est une bonne démarche. Il faut faire son marché !

RL : Et comment cela se passe ? Il y a un contrat ? C’est un contrat moral ?

En général, il y a des contrats écrits parce qu’on est, encore une fois, sur une prestation tarifée et il y a un contrat, dans lequel est indiqué le fait que l’on va coacher la personne. On y explique que le coach a un devoir de moyens vis-à-vis de la prestation. On détermine le prix et souvent aussi, le lieu dans lequel va se dérouler le coaching et sa durée potentielle qui peut effectivement éventuellement bouger. Encore une fois, même si tout à l’heure, je disais que ça se fait entre 12 et 16 heures, déjà entre 12 et 16 heures il y a 4 heures d’écart, et bien, on détermine un timing et après, si jamais ça devait bouger un peu, on en rediscute pendant le coaching, mais dans les heures que je donne on est quand même sur une réalité.

RL : Tu parlais de résultats et d’obligation de moyen, donc c’est bien une obligation de moyen et non de résultat avec le coach ?

Philippe Duviller : Oui, parce que même si la tendance aujourd’hui pousse de plus en plus à faire des demandes dans le sens d’obtenir une obligation de résultats, pour coacher quelqu’un, on est deux. Il y a le coach et il y a le coaché, celui qui va obtenir son propre résultat et son objectif, j’ai rappelé tout à l’heure que l’une des plus belles qualités d’un coach, c’est être capable de coacher quelqu’un sans influence, si j’avais en tant que coach un devoir de résultat et si je devais te coacher, à un moment donné, je vais t’influencer pour obtenir ce résultat. Du coup, je ne serai plus dans la posture.

Donc impossible d’être dans une notion de résultat même si, quand on est dans une relation tripartite par exemple dans l’entreprise, le commanditaire parfois, demande à ce qu’on écrive sur le contrat le résultat attendu, potentiel du client, mais qui est sous la responsabilité du client coaché et non pas du coach.

RL : Tu parlais tout à l’heure du fait que c’était une affaire de rencontres, qu’il fallait qu’on se ressemble, enfin que le coach et le coaché s’entendent bien. Mais est ce qu’il y a, au-delà de ça, des spécialités, des écoles de pensée, est ce qu’il y a des coachs qui travaillent d’une certaine manière, ou y a-t-il une homogénéité des pratiques dans le coaching ?

Philippe Duvillier : À une époque, il y avait des orientations de pensée. C’était au début du coaching… C’est pour cela d’ailleurs qu’au début, le coaching était très mal vu par les psys, parce qu’en fait le début du coaching marchait un peu sur les plates-bandes de la psychologie.

Aujourd’hui le métier est devenu beaucoup plus technique et donc cette notion de pensée s’est gommé un petit peu, même beaucoup d’ailleurs. Aujourd’hui par exemple, au niveau du syndicat des écoles de coaching, ce qu’on demande, c’est que dans un coaching, il y ait un processus, et aujourd’hui les écoles ont toutes un processus.

Tout à l’heure, quand j’ai expliqué le coaching, je l’ai décrit en quatre étapes, ce sont les quatre étapes minimum. A la Haute Ecole de Coaching on le fait en 8, mais dans les 8 il y a les 4, forcément.

On demande aussi à ce que, dans l’enseignement du coaching, on soit multi-référentiel en termes d’outils, pour qu’on ne soit pas justement basé sur une seule approche qui tendrait encore une fois, si ça ne convient pas à la personne, à l’influencer.

On doit être capable d’avoir les outils qui correspondent aux besoins particuliers en fonction de la personne qui est en face de nous, et du moment et de sa demande. Il faut qu’on puisse aussi, d’une façon avérée, vérifier qu’il y a bien une évolution dans le processus. Tout ça est en train de s’homogénéiser et d’ailleurs toutes les écoles qui aujourd’hui sont référencées au niveau du Répertoire National de Certifications Professionnelles sont toutes dans cette approche. Celles qui sont très éloignées ne sont pas dans cette approche, mais un jour sans doute, elles n’existeront plus parce que par la professionnalisation du métier, on va vers une certaine normalisation.

Alors, après, d’une école à une autre, on a chacun ses façons d’agir mais le fond est là, et j’aurais tendance à dire bien heureusement.

RL : Donc, si je comprends bien, il vaut mieux, aujourd’hui, lorsqu’on s’adresse un coach savoir s’il est certifié dans son métier. C’est le préalable ou pas forcément ?



« Le coaching est une action d’accompagnement qui ne se fait pas forcément seul… La supervision est indispensable… Le jour où on a que des certitudes ça ne va pas. »



Le coaching est une action d'accompagnement qui ne se fait pas forcément seul… La supervision est indispensable… Le jour où on a que des certitudes ça ne va pas.

Philippe Duvillier : Ca paraît effectivement indispensable. Aujourd’hui, on peut encore être coach sans être certifié. Nous travaillons sur le sujet avec un certain nombre d’écoles et de coachs pour pouvoir faire évoluer la réglementation sur le sujet. Ca va se faire.

Il y a aussi une autre notion qui me paraît indispensable, c’est de pouvoir s’assurer que le coach a un superviseur. Car le coaching est une action d’accompagnement qui ne se fait pas forcément seul, bien au contraire, la supervision est indispensable. Moi, j’aime dire à mes stagiaires : le jour où vous n’aurez plus de doute dans votre métier, il faudra arrêter, il faudra faire autre chose. Le jour où l’on a que des certitudes ça ne va pas.

D’ailleurs, on voit que de plus en plus, maintenant, dans le monde de l’entreprise, des contrats où l’on indique que le coach est certifié. On y inscrit également le nom du superviseur, qui lui-même doit être certifié.

RL : D’accord. Donc, c’est une question que l’on peut poser à un coach ? Savoir s’il est supervisé.

Philippe Duvillier : J’ai même envie de dire qu’on doit ! Est-ce qu’il est certifié ? Est-ce qu’il est supervisé ? Il s’agit quand même de deux gages de qualité et de sérieux.

6) Comment trouver un coach ?

RL : Concrètement, pour trouver un coach, comment fait-on ? Il y a un site, on tape « coach » dans Google ? Quelle est la meilleure approche ?

Philippe Duvillier : On peut chercher effectivement sur internet, mais après, à un moment donné, il faut rencontrer les gens. Ca me paraît indispensable. Si vous allez sur le Syndicat des Métiers du Coach, il existe un certain nombre de coachs. Si vous allez au Carrefour Français des Coachs Certifiés (http://www.association-cfcc.fr/fr/) vous avez également toute une liste de coachs, dans toute la France et dans d’autres pays.

Donc, il y a effectivement des sites qui permettent cela mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas parce qu’on a vu une fiche sur un site, qu’il faut prendre ça pour argent comptant. Il faut rencontrer les gens. Il faut vérifier que ça « matche » en étant en face des gens qui sont de bons niveaux et qualifiés pour.

7) Le coaching demande un effort et de la motivation



« Il faut avoir un vrai besoin, le coaching est un effort pour le coaché … le coaching démarre à la première heure et finit à la dernière, intervalle compris… Il faut être motivé pour être coaché au delà de tout le reste »



Le coaching

RL : Est-ce que tu as un autre conseil à donner à des personnes qui se posent encore des questions, qui ont envie d’être coaché, tu as des choses à rajouter ?

 Philippe Duvillier : Oui, je dirais que c’est une décision qui a un coût et donc qu’il faut réfléchir avant de se faire coacher. Mais au-delà de cela, il faut avoir un vrai besoin.

Le coaching est un effort, je ne parle pas pour le coach mais je parle pour le coaché. Il y a un réel effort, car cela prend du temps. Je te parlais tout à l’heure de 12h ou de 16h. Ca, c’est le présentiel. Mais le coaching démarre à la première heure et finit à la dernière, intervalle compris. C’est donc une action qui, pour le client, va durer deux ou trois mois.

Il faut être motivé pour être coaché au-delà de tout le reste, il faut vraiment être motivé.

D’ailleurs, quand on sent que le client n’est pas motivé au démarrage moi, à titre personnel, je ne démarre pas. Je préfère ne pas faire et lui dire : prenez votre temps, un temps de réflexion sur ce point.



« La compréhension de l’état présent va pousser le client a soulever la moquette et aller regarder la poussière en dessous du tapis »



RL : Est-il possible que quelqu’un arrive avec une demande et qu’il se dise, en cours de coaching : « en fait, je veux faire autre chose », et qu’il change de projet ? Est-ce que ça arrive ?

Philippe Duvillier : Non seulement ça arrive, mais ça arrive très fréquemment, c’est tout l’intérêt du coaching. C’est dans ce qu’on appelle, chez nous, l’étape 3 qui est la compréhension de l’état présent. Ca va pousser le client a soulever la moquette et aller regarder la poussière en dessous du tapis, à avoir une bonne compréhension de tous ces sujets, des siens, et à partir de cela sa réflexion va évoluer.

J’ai déjà vu des clients qui, entre leur demande initiale et leur objectif, font des grands écarts complets. Mais ce n’est pas un problème, le coach n’est pas là pour l’influencer en disant : « Mais attendez, vous m’avez dit ça donc vous devez… » Non !

Je l’aide dans sa réflexion et si sa réflexion évolue, si elle part à l’inverse de ce qu’il pensait au démarrage, j’aurai envie de dire que grand bien lui fasse, dans la mesure où, encore une fois, on est sur une approche qui est, de la part du coach, sécurisé et éthique.

RL : Je pense qu’on a fait un bon tour d’horizon, on pourrait en parler encore longtemps…

Philippe Duvillier : Des heures !

RL : Je te remercie. Je laisserai des liens dans l’article, au niveau des syndicats de coaching, du RNCP, afin que les gens puissent se renseigner. Une dernière chose ?

Philippe Duvillier : Non, je pense qu’on a fait un bon tour. Si les gens qui écoutent cet audio souhaitent en savoir plus, s’ils veulent converser, ils peuvent aussi m’appeler, ce sera avec plaisir.

RL : Merci beaucoup, Philippe. Merci pour ton temps et merci pour toutes ces explications très intéressantes.

Philippe Duvillier  : Merci, au revoir !


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